Des nids, the gros cèze

Cette dissonance sonore du titre, cette dysphasie de l’orthographe n’est pas anodine, c’est la relation qu’entretenait mon cerveau et mon corps durant les derniers 9 mois….

Je rembobine les images de cette aventure, de cette boîte noire avec vous tel un spectateur. Mon petit bonheur était dans une période de convalescence, après avoir eu une rhinite, je soulageais mon corps des longues nuits blanches, de la fatigue. Entretemps, mon estomac me jouait des tours, j’ai pris des analgésiques, j’ai essayé de rééquilibrer mon 4 visite à son tonton. Un week-end express de 3 jours, c’était une belle aventure.

La période estivale battait son plein en mai, une alimentation équilibrée, de la marche, j’avais perdu aux alentours de 10 kg, j’étais fière de moi. Je commençais à penser pour mon avenir professionnel, une certaine mise au point était la bienvenue, j’en discutais avec ma pomme d’amour, une maison d’édition m’avait contacter pour une publication chez eux, ils étaient intéressés par mon manuscrit. Je n’y ai pas prêté attention la première fois, après de longues discussions, je réponds au mail, je travaille sur le manuscrit, ce fût des journées avec des forfaits illimités, non-stop. Ils répondent positivement après un certain temps, le livre sera publié en mois de juin 2019. J’étais euphorique, de nouveaux horizons s’ouvrent,il fallait faire du marketing pour la publication, le projet professionnel se dessinait doucement mais sûrement… Une séance de shopping était dans le programme, elle tourne au fiasco, la taille dauphin n’est pas encore dans les marchés. À ma sortie de la boutique, j’étais décidée de me reprendre en main coûte que coûte.

Dans ce temps-là, le petit prince faisait son chemin, terrassé par la canicule, il sestc’était des moments difficiles, notamment que j’enchaînais la nuit, beaucoup de lectures, j’y ai pris goût, cela me manquait atrocement, cela fût au dépend de ma santé, j’ai eu beaucoup des chutes de tensions, je relégais cela aux nuits blanches, la fatigue, au point une fois j’étais au téléphone avec Mama, je soulevais ma main difficilement, je me battais contre moi-même. À chaque fois, je me sentais faible ou je lâchais prise, je m’admonestais, je m’encourageais avec des pâtisseries offert par mon chéri.

Je n’ai pas baissé le rythme, je me pèse, j’ai perdu quelques kilos houraaa…. Je vois des boutons un sur mon visage, un autre noirci, je me suis faite un plaisir fou de les enlever, je me disais que la semaine sanguinaire approche.

Dans ce vacarme émotionnel, mon bonhomme a grandi, avec un regret il s’est sevré dans les règles de l’art, dans la douceur. C’était les vacances d’été, les sorties, les balades, je ressentais la fatigue, je me disais, il faut que je reprenne le sport, chose faite. Mon corps obéit.

L’été indien, pour moi cette année, donnait le coup d’envoi, pour la saison du rhume, je préconise les méthodes naturelles, miel, bain vapeur à l’origan…. Etc

Mes deux hommes en patissaient, plusieurs rechutes, j’ai dû arrêter le sport, vers la fin de l’été , j’ai forcé sur la gourmandise. Mme n’était pas au courant qu’une âme vit sous son aile, quelques coups, j’ai cru que c’était des gaz vu que je buvais beaucoup de sodas, j’avais des envies de manger, je me disais, Lucifer veut te tendre un piège, soit plus forte,ce n’est que du gras et du sucre… Go Wondermama.

Je me coachais chaque jour, des doutes s’installent, j’ai fait des recherches sur internet, les gaz pourraient s’apparenter à des coups de bébé, pour moi c’était impossible de tomber enceinte, à fur et à mesure les jours avancent, je travaille sur mon projet, ensuite m’occuper de mon petit bonheur au point de s’oublier, ma pomme d’amour m’interpelle que c’est anormal que mon ventre a grossi, avec une confiance en soi, je lui ai dit, ce sont les gaz, en plus dans la famille avoir un quatrième trimestre, c’est normal. Dans tous les cas, j’avais mon rendez-vous fin novembre. J’ai enchaîné de fixer le rendez-vous chez le dentiste, bref une prise de conscience, cette fois avec des actes plus avancés. À tout hasard, on s’offre une parenthèse alsacienne fin novembre, le toubib peut attendre, le regard extérieur était hagard, est-elle enceinte ? Va-t-elle l’annoncer ? C’était un non-dit, je m’exprimais sur le sujet pour demander de l’aide comment faire entrer ce ventre post- accouchement car il a pris beaucoup de l’ampleur. Je voyais dans le regard des gens, l’étonnement, la fatigue peut- elle rendre un visage fade ? en outre, mes problèmes d’estomac s’entassaient, je me baladais avec les analgésiques.

Un retour en douceur à la vie normale, nous avions rendez-vous pour mon petit bonheur avec sa pédiatre qu’il adore, d’ailleurs, il n’est pas le seul, une dame exquise, nos conversations avec elle sont toujours intéressantes, une forme d’amitié s’est installée. En sortant de son bureau, elle me dit en me taquinant, quand est-ce que je démarrais pour le deuxième, pour commencer ensemble, nous avons éclaté de rire avec un regard complice.

C’est la période des fêtes, les plans pour Noël fusent, on se préparait pour nos vacances, j’étais impatiente de voir ma famille et mon cercle intime. Le retour aux sources serait une bonne cure cependant une surprise était en route….

Un certain 5 décembre, au matin vers 8h30 quelques douleurs, je prends du charbon naturel pour calmer ma crise des héméroïdes, des douleurs côté gauche, elles s’intensifient, je prends du spasfon, cela empire, j’avais froid, j’ai mis une bouteille d’eau chaude à côté de mon ventre, j’ai senti un éclat de tonnerre . Ma belle-mère me voit dans cet état, elle veut appeler le médecin, je refuse comme quoi c’est passager, je gémis de douleurs, elle essaye d’appeler mon mari pour me convaincre d’appeler un médecin,messagerie vocale.

Il est 9h15 dans un moment de lucidité, j’appelle le Samu, je n’arrive plus à supporter la douleur, je criais de toute mes forces, mon petit bout de choux pleurait, terrifiait, je n’arrivais pas à le soulager, je lui demandais pardon, de ne pas avoir peur…45 minutes d’attente m’ont parus une éternité.

À l’arrivée du Samu, je demandais d’avoir un calmant, mon côté gauche me faisait atrocement mal, la dame répond froidement, elle n’a pas de calmant, elle demande ma carte vitale et certains papiers que ma belle-mère a préparé, heureusement qu’elle était là avec un oncle de la famille.

Elle me demande s’il ya un risque d’être enceinte, je réponds négativement. Le binôme de la dame, était super gentil, je voulais avoir un calmant coûte que coûte, ma situation s’empirait,je n’arrivais pas à me lever, je produisais le composte, ce n’était pas un parfum agréable, la dame faisait des grimaces agaçantes, je sentais que ma fin arrivait, je positivais.

Dans un moment, une force inexpliquée me soulève, j’atterris sur la chaise roulante avec mon pyjama, mes crocs et la veste de mon chéri humant une fragrance épicée. La douleur s’est atténuée durant une minute, le temps d’embarquer dans le taxi driver. L’ambulance roulait sans le fameux son strident, la dame ne savait pas comment le déclencher, son binôme le guide, un risque d’embouteillage, ce fut un jour de grève.

Arrivée aux urgences, les gens font la bise, d’un coup tout est au ralenti, j’avais envie de crier : »vous êtes fous, je suis entrain de mourir, ce n’est pas le temps de s’amouracher ».

Admise aux urgences, une horde d’internes et de médecins, je me tortille, j’ai toujours la même demande un calmant, un médecin s’avance vers moi me posant des questions, où j’ai mal ? si je suis enceinte ? je réponds négativement, ils essayent de me faire une échographie pelvienne in extemis, ils essayent d’enlever mes deux mains pour le faire sans succès, il a fallu 4 bras pour la faire…

Je vois les visages age des médecins qui ont changés, le timbre de la voix nerveux: » Madame vous êtes enceinte, vous allez accoucher maintenant !!!! Ils me préparent dans une seconde, je suis sous le choc, la minute d’après il me demande de pousser, je réponds négativement, je ne peux pas, je ne peux pas 3 fois, j’ai senti qu’elle voulait sortir, le cerveau a enlevé le cadenas, le courant est rétabli avec le corps, la délivrance s’est faite en deux séquences, la réception du bébé, j’ai entendu sa voix, mon corps, mon âme frissonait , en plein questionnement…mon regard cherchait le bébé .

Il me demande de pousser encore, une marre de sang, c’était le placenta…mais mon regard cherchait toujours le bébé. Mes labiales demandaient un téléphone pour avertir mon chéri et ma belle-mère.

Dans un moment de plénitude et de soulagement, la petite princesse apparaît, il me demande un prénom, un éclat de rire, cette réaction était bizarre pour le corps médical, je me suis ressaisie pour dire, il faut attendre son père, nous avions mis le nom de famille, la date et l’heure de l’accouchement, elle était entre mes bras, le monde existait à peine…

Tandis que l’aventure continue dans une autre ambulance pour arrêter les saignements…

La petite princesse s’aggripait, la douleur recommence, je demande un calmant, mon corps est meurtri, il est devenu phobique de la douleur, le temps d’arriver aux urgences gynécologiques, je l’enveloppais de toutes mes forces, à notre arrivée, ils l’ont prise pour faire des contrôles, j’étais dans une salle pour faire les points de sutures……

Une anesthésie….la douleur s’estompe… Je pars en voyage… Je me réveille terrifiée, le corps lourd, inconsciente: je hurle avec le peu de force que j’ai. J’avais froid… Je grelotais… La journée n’est pas encore finie…

Dans un moment salvateur, j’entends la voix de mon chéri dire: « c’est la voix de ma femme », il ouvre la porte, des larmes coulent subitement, je me suis sentie enfin en sécurité, il me posait beaucoup de questions, une seule question de ma part, je voulais voir ma fille…

ce jour-là nous avons fait l’expérience du déni de grossesse total grandeur nature…

To be continued…

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